L’Algérie «surprise» par les restrictions françaises: quand l’arroseur s’étonne d’être arrosé
L’Algérie dénonce les restrictions françaises imposées à ses dignitaires, mais cette réaction trahit surtout son isolement diplomatique croissant sur la scène internationale.
📍 LeDecode.com – L’Algérie a réagi avec stupeur et indignation aux récentes restrictions imposées par la France à certains de ses hauts dignitaires. Une surprise feinte ou un aveu d’impuissance ? Paris a décidé de serrer la vis face à un régime algérien habitué à profiter d’un traitement de faveur sans jamais respecter la réciprocité diplomatique. Désormais, la réalité rattrape Alger, qui semble découvrir, avec un étonnement presque touchant, que la patience française a ses limites.
Dans un communiqué officiel relayé par l’agence APS, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé une « provocation » et s’est plaint de ne pas avoir été préalablement informé de ces nouvelles mesures, qui visent des détenteurs de documents de voyage spéciaux leur permettant d’entrer en France sans visa. Cette déclaration traduit surtout un malaise grandissant au sein du pouvoir algérien, qui voit sa marge de manœuvre se réduire face à une Europe de plus en plus agacée par ses postures intransigeantes et son double jeu permanent.
Ce qui frappe dans cette affaire, ce n’est pas tant la décision française que la réaction outrée de l’Algérie, comme si ce pays était habitué à un traitement privilégié auquel il aurait droit par nature. Pourtant, cette mise à distance par Paris n’est qu’un épisode supplémentaire dans une longue série de déconvenues diplomatiques qui illustrent l’isolement croissant du régime algérien sur la scène internationale.
Il y a quelques mois, c’était l’Espagne qui subissait les foudres algériennes après son alignement sur la position marocaine concernant le Sahara. Alger, dans un excès de colère, avait réduit ses relations économiques avec Madrid, avant de faire machine arrière discrètement face aux pressions de Bruxelles. Plus récemment, c’est avec l’Italie que la lune de miel semble terminée, après des désaccords sur les livraisons de gaz et l’influence croissante de Rabat sur Rome.
Et bien sûr, qui pourrait oublier l’incident diplomatique avec la Russie ? Pendant des décennies, l’Algérie s’est targuée d’être l’alliée indéfectible de Moscou en Afrique du Nord, avant d’être publiquement snobée par Vladimir Poutine, qui préfère désormais traiter directement avec le Maroc et d’autres partenaires africains plus fiables.
Même au sein du monde arabe, l’Algérie peine à rassembler des soutiens. Son rêve de leadership régional s’est effondré lorsque les pays du Golfe ont ignoré ses tentatives d’influence, et lorsque la Ligue arabe elle-même a boudé ses initiatives diplomatiques.
Dans ce contexte, la réaction algérienne face aux restrictions françaises est presque risible. Ce même régime qui expulse les opposants comme s’il s’agissait d’une formalité administrative, qui ferme ses frontières avec le Maroc sans raison valable depuis 1994, et qui exige des visas draconiens pour les ressortissants africains et arabes se scandalise aujourd’hui qu’on lui applique les mêmes méthodes.
Paris envoie ici un message clair : les temps ont changé. La complaisance qui a longtemps caractérisé les relations franco-algériennes n’est plus de mise. Désormais, les privilèges ne sont plus automatiques, et l’Algérie devra assumer les conséquences de son attitude hostile et de son incapacité à coopérer sincèrement avec ses partenaires internationaux.
La question qui se pose désormais est simple : combien de temps encore l’Algérie pourra-t-elle jouer ce jeu de la victimisation diplomatique ? À force de vouloir donner des leçons à tout le monde, elle risque de se retrouver sans alliés, enfermée dans un isolement de plus en plus pesant.
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