Wadih Dada : Une carrière de 19 ans au sein de 2M qui prend fin sur fond de tensions internes

Le mercredi 5 février 2025, Wadih Dada, journaliste et présentateur emblématique des journaux télévisés en français, a annoncé sa démission de la chaîne 2M. Ce départ met un terme à une carrière de 19 ans au sein de l’une des principales chaînes de télévision marocaines. Une décision qui a surpris de nombreux observateurs et soulevé des questions sur les véritables raisons derrière ce départ soudain, dans un contexte marqué par des tensions internes et des conflits professionnels.

Un parcours professionnel marqué par l’excellence

Wadih Dada est bien plus qu’un simple visage médiatique. Tout au long de sa carrière, il a incarné un modèle de professionnalisme et d’engagement journalistique. Entré à 2M en tant que jeune reporter, il a rapidement gravi les échelons pour devenir l’un des présentateurs les plus reconnus de la chaîne. Son style rigoureux et son éloquence en français en ont fait une figure incontournable de l’information télévisée au Maroc.

Outre son rôle de présentateur, Dada s’est également investi dans la production de contenus de qualité, tout en portant une vision moderne du journalisme. Il était connu pour son engagement en faveur des jeunes journalistes, plaidant pour qu’ils accèdent aux postes de responsabilité, souvent monopolisés par les cadres supérieurs de longue date.

Les dessous d’un départ mouvementé

Selon des sources proches du dossier, la démission de Wadih Dada intervient trois mois après une décision controversée de la direction de 2M : l’écarter de la présentation des journaux télévisés et de son poste de rédacteur en chef. Une décision qui aurait fait suite à une discussion houleuse avec le directeur général de la chaîne, Salim Cheikh. Contrairement aux rumeurs évoquant une implication syndicale, cette mise à l’écart semble liée à des revendications internes autour de la gouvernance et des promotions.

En effet, Dada, accompagné de trois collègues de la rédaction, avait exprimé le souhait de voir des journalistes jeunes et expérimentés accéder à des postes clés, notamment après que le directeur des informations, Hamid Saïdni, et son adjointe ont atteint l’âge de la retraite. Cependant, la chaîne a préféré prolonger le mandat des cadres en place, bloquant ainsi toute perspective d’évolution pour les nouvelles générations. Ce choix a engendré un climat de frustration croissant au sein de la rédaction.

Un climat de tensions et de pressions

Les tensions ne se sont pas limitées aux blocages hiérarchiques. Selon les mêmes sources, Wadih Dada et ses collègues ont été confrontés à des pratiques hostiles, allant jusqu’à recevoir des évaluations professionnelles extrêmement basses (notamment des « zéro » annuels). Pendant ce temps, d’autres journalistes, jugés proches de la direction, bénéficiaient de promotions et de privilèges malgré des performances discutables.

Ces pressions ont atteint leur paroxysme lorsque certains journalistes ont été contraints de porter des brassards rouges et de participer à une grève générale orchestrée par des syndicats affiliés à des cadres en place. Ce climat de tensions a culminé avec un acte inédit : la diffusion d’un journal télévisé sans mentionner le nom du rédacteur en chef, un geste de protestation qui illustre la profondeur de la crise au sein de la chaîne.

Un départ qui soulève des interrogations

Le départ de Wadih Dada marque une étape cruciale dans l’histoire récente de 2M. Il met en lumière des dysfonctionnements structurels, mais pose aussi la question de l’avenir de cette figure médiatique. Après avoir marqué de son empreinte le paysage audiovisuel marocain, Wadih Dada semble déterminé à ouvrir un nouveau chapitre dans sa carrière. Mais ce départ soulève également des doutes sur la capacité de 2M à retenir et valoriser ses talents, à un moment où les médias marocains font face à des défis majeurs en termes de crédibilité et de renouvellement.

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